Trois jours de découvertes, de partage et d’émotion

Le programme 2025 a enthousiasmé le public de plus en plus nombreux à assister et à participer à ces Trois Jours. Adrian Herpe et Nika Sidor nous ont offert des moments inoubliables tant lors des concerts que lors des présentations, commentaires et masterclasses. Petit résumé de ces trois jours :

Adrian Herpe nous présente le programme 

Vendredi 8 août

11h30 : concert d’ouverture « Les compositrices »

Interprétation Nika Sidor - Commentaires Adrian Herpe

Clara Schumann fait partie des compositrices les plus emblématiques du XIXe siècle avec Fanny Mendelsson-Hensel mais le programme proposé nous a fait découvrir des femmes réellement ignorées par l’histoire musicale comme Maria Szymanowska ou Pauline Viardot .

A toutes les luttes que les femmes ont menées pour acquérir l’indépendance et exister, elles ont ajouté le combat pour créer leur musique et exprimer leur talent.

Et quelle émotion à l’écoute de cette berceuse de Mel Bonis où l’on entend la tristesse infinie pour cet enfant que les règles sociales de l’époque lui avaient enlevé.

Par une interprétation à la fois aérienne et puissante de Nika Sidor, ces œuvres ont ému le public et lui ont fait découvrir une musique toujours actuelle.

18h00 : Maurice Ravel

Adrian Herpe – Nika Sidor

Perfectionniste ! Chaque œuvre composée est un chef d’œuvre ! «De la haute joaillerie, chaque note est ciselée ! » dit Adrian Herpe pour présenter ce programme qui par touches, nous a fait découvrir ses multiples talents et influences.

Ravel fut profondément inspiré par la musique baroque et plus précisément par les clavecinistes français.

L’entrée en matière du concert se fait par l’interprétation par Nika Sidor des « barricades mystérieuses », l’occasion de faire un pont entre cette œuvre de François Couperin et le prélude du « tombeau de Couperin » de Maurice Ravel. Les deux œuvres partagent une écriture fine en accords brisés rappelant le raffinement du baroque.

Puis viennent interprétées par Adrian Herpe, les « valses nobles et sentimentales » inspirées par la valse viennoise et respectivement par les valses nobles et les valses sentimentales de Schubert. Une œuvre complexe en huit mouvements qui à la fin nous place dans un état de rêve et de mélancolie en se rappelant les valses dansées autrefois.

Nika Sidor nous offre une parenthèse virtuose et océanique avec « une barque sur l’océan »

qui nous emporte dans les couleurs marines et le déferlement des vagues avant de plonger dans le monde sauvage du « prélude à l’après-midi d’un faune » de Claude Debussy.

Pour rendre hommage au créateur de l’impressionnisme en musique, Ravel arrangea l’œuvre - composée à l ‘origine pour orchestre – pour piano à quatre mains.

La maîtrise de Ravel est apparente au point de nous rappeler les timbres de l’orchestre. L’œuvre est une improvisation musicale sur le mystérieux faune et son après-midi.

Adrian Herpe et Nika Sidor, par leur virtuosité complice et leur maîtrise des timbres ont réussi la prouesse de nous transporter dans cet univers.

Samedi 9 août : masterclasses de piano animées par Adrian Herpe

Masterclasses par Adrian Herpe

« J’ai été surpris par l’enthousiasme et la motivation de chaque participant. J’ai aussi apprécié leur courage de se prendre en main et de jouer ainsi devant un public, leur force aussi d’apprendre à s’améliorer.

J’étais très heureux aussi de retrouver des jeunes qui étaient déjà venus l’an dernier, qui ont tant progressé et qui en plus réagissent tout de suite aux conseils et suggestions.

Ce que j’ai essayé de faire en même temps que les aider sur les problèmes qu’ils ont rencontrés, c’est de les inspirer. J’ai parlé de la musique pour qu’ils ne soient pas découragés mais au contraire qu’ils aient envie de continuer à découvrir davantage la musique.

J’aime aussi que ces masterclasses soient ouvertes au public et largement suivies ! C’est intéressant que les gens non seulement entendent les œuvres, mais aussi qu’ils écoutent avec plus de profondeur, qu’ils voient le souci du travail sur chaque note.

Ceux qui ont participé ont aussi pu se confronter au fait d’être sur scène, devant un public qui découvre ce qu’est le travail musical en profondeur. »

Une spectatrice : « Tout est intéressant, découvrir mieux Adrian pédagogue est très enrichissant quelque soit l’étudiant. Quelle délicatesse ! Quel apport toujours si rigoureux et positif pour qui sait en profiter ! »

Dimanche 10 août : Concerts

11h30 : Kreisleriana » de Robert Schumann

Présentation et interprétation : Adrian Herpe

Chef d’oeuvre de Robert Schumann dédiée à l’amour de sa vie, Clara, les « Kreisleriana » sont une œuvre emblématique du compositeur.

C’est une collection de huit pièces pour piano, inspirée du personnage des contes d’Hoffmann, l’excentrique maître de chapelle Kreisler.

La pièce est aussi un récit autobiographique du compositeur profondément liée à sa personnalité changeante et à son trouble bipolaire.

Adrian Herpe réussit avec brio à abandonner la raison et nous plonge par moment dans la folie et par moment dans la mélancolie schumanniennes.

Le public ému sort de al chapelle ayant vécu un instant contenant toute une vie.

18h00 : Philippe Hersant

Adrian Herpe – Nika Sidor

Le monde mystérieux de la poésie japonaise s’ouvre grâce à Philippe Hersant.

Les œuvres interprétées dimanche soir à la chapelle par les deux artistes sont le lien entre sons et mots, entre musiques et paroles, entre phrases musicales et vers poétiques.

Adrian Herpe a réussi à nous illustrer comment Philippe Hersant traduit en musique ces « esquisses japonaises ». Avant d’interpréter ces « haïkus » - miniatures poétiques japonaises en trois vers très codifiées -, il nous montre les vagues de Suma, les hirondelles de Yamato, la légèreté du papillon, l’espièglerie de la souris sur le koto (instrument de musique japonais) et la puissance de tempête d’hiver.

Avec Nika Sidor, il nous interprète ce merveilleux voyage musical plein d’obsessions autour de ces images du Pays du Soleil Levant.

Un concert si inspirant qu’une des spectatrices a traduit son émotion en écrivant elle même un haïku :

Un été breton

Leur piano vole, gronde, sourit

Au cœur, le Japon.

Pour en savoir plus sur Adrian Herpe : https://www.adrianherpe.com/