Musique
celtique
Ronan Le Bars, uilleann pipes,
low whistle.
Nicolas Quemener, guitare, voix.
"Il faut toujours amener des choses
nouvelles tout en gardant notre socle, la musique bretonne et irlandaise". C'est
la ligne de Ronan Le Bars, maître du uilleann pipe, qui a réussi cette osmose
entre un instrument traditionnel et la musique populaire et contemporaine. " Il
a baladé son look de rocker sur les scènes du monde entier et collaboré avec les
plus grands : onze disques rien qu'avec Dan ar Braz, mais aussi Stephan Eicher,
Polnareff, Johny Halliday, Claude Nougaro... "Ronan le Bars est un de plus
grands musiciens européens" dit de lui Donald O'Connor, qui a mixé son dernier
album en Irlande. Une référence. Il est accompagné de Nicolas Quemener,
guitariste et flûtiste de renom, et aussi très bon chanteur, qui a tourné avec
Orion, et le groupe irlandais Archady. Les Irlandais eux-mêmes les
reconnaissent comme un duo majeur de leur musique. "Je me balade souvent le long
de la côte. Forcément ça inspire" dit Ronan le Bars. Puisse le cadre magique de
la chapelle Pol et du phare de Pontusval inspirer une prochaine composition...
Le concert du 15 juillet
C'est à la salle communale de Brignogan-Plages
que se sont déroulés à 18h et à 21h, les concerts de Ronan le Bars et Nicolas
Quemener organisés ce mercredi 15 juillet dans le cadre des "mercredis de la
chapelle Pol". Changement de site de dernière minute car contre toute attente
la Paroisse a refusé l'accès à la chapelle malgré les démarches de la
collectivité en appui de celles de l'association "Musiques en Côte des
Légendes". Une messe avait eu lieu le mardi 7 juillet, ce qui a laissé penser
aux organisateurs qu'il n'y avait pas de raison objective à y interdire un
rassemblement pour un concert, sous réserve de la mise en œuvre des précautions
sanitaires désormais d'usage. Ce point avait été vu avec la Commune et jugé
conforme aux dispositions préconisées par le ministère de la Culture dans sa
note aux gestionnaires des salles de spectacles. Après avoir examiné les
possibilités d'un concert en plein air sur le parvis de la chapelle et constaté
des conditions météo peu favorables, les organisateurs ont décidé d'accepter
l'offre de la Mairie d'organiser le concert à la salle communale. Celui-ci s'est
déroulé dans des conditions de précaution sanitaire rigoureuses (les mêmes que
celles qui avaient été prévues pour la chapelle : queue avec distanciation,
masque obligatoire jusqu'à la place et pour tout déplacement, lavage des mains
obligatoire, disposition des chaises garantissant un mètre de distance entre
chaque spectateur, des bénévoles de l'association pour accompagner les
spectateurs, gérer la queue, accompagner chaque groupe, le placer, gérer la
sortie dans le bon ordre...). Tous les spectateurs conscients des risques
actuels, ont apprécié cette organisation, félicité les bénévoles pour leur
gestion de l'événement, ont appliqué sans rechigner toutes ces nouvelles
contraintes.
Ronan le Bars au iullean-pipe et Nicolas Quemener à la
guitare ont du talent : c'est bien connu. Ils sont reconnus par les plus grands.
Ronan le Bars a notamment participé à 11 disques avec Dan ar Bras, mais il
contribue aussi régulièrement aux enregistrements et concerts des chanteurs les
plus célèbres. Il a notamment participé au dernier disque de Claude Nougaro où
sa partie dans "l'ile hélène" est une pure merveille. Et on pourrait citer
Johnny Halliday, Stéphane Eicher... La paire qu'il fait avec Nicolas Quemener
est particulièrement créative : ils vont chercher et retrouvent ensemble des
morceaux traditionnels de la musique irlandaise. Des gigues, des reels,
enchainées avec rythme et éclat inviteraient à se lever pour danser dans des
temps plus libres. Mais la contrainte a ses aspects positifs : on écoute avec
une attention jamais atteinte et avec bonheur les sons graves et rauques de la
guitare en écho aux bourdons du iulleann-pipe. Le iulleann-pipe : un
instrument atypique que Ronan le Bars a pris le temps de présenter. Il fut
inventé pour contrecarrer les lois de Cromwell qui voulait interdire aux
irlandais de jouer de la cornemuse écossaise en les obligeant à jouer assis ! Ce
qui a eu pour effet non seulement de créer ce nouvel instrument mais aussi de le
doter d'un "régulateur" inventé lui pour permettre le "bourdon" qui venait
pallier l'interdiction de jouer de l'orgue dans les églises irlandaises !
Nicolas Quemener a charmé le public de sa belle voix grave et chaude en contant
ces histoires de nostalgie et de chagrin, celle de l'homme qui se retourne sur
sa vie après le décès de son père (en mer) puis de sa mère (à la ferme), et
aussi celle de ces émigrants irlandais chassés par la famine en 1847 qui
arrivaient aux USA miséreux et aussitôt embarqués dans une guerre qui ne les
concernait pas... Des balades sur une guitare accordée de manière originale,
donnant une mélodie pleine de rythme et d'émotion. Tous les deux ont cité
les plus grands Luka Bloom, Seàn Keane, O'Carolan, O'Conor... , leurs références
dans la musique traditionnelle en même temps que leurs sources d'inspiration
pour cette musique populaire et traditionnelle à laquelle ils font honneur.
Et grand cœur et si heureux de retrouver la scène dans cette période de disette
pour les artistes, ils avaient accepté de donner deux concerts au lieu d'un pour
le même cachet afin de permettre à plus de spectateurs d'en profiter dans le
respect des règles de distanciation. Un moment de joie et de convivialité
rendu possible par la musique vivante.
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